Lancement officiel des activités du Centre d’Education et de Recherche en Santé et Changement Climatique (CERSCC-Magaria) couplé à l’Assemblée Générale constitutive de l’Association Éducation-Recherche en Santé et Changement Climatique (AERSCC_Niger)
Excellence, Madame la Ministre de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification ;
Excellence, Monsieur Le Ministre de la Sante Publique, de la population et des Affaires Sociales,
Monsieur le Coordinateur de la Commission Climat pour la Région du Sahel ;
Mesdames et Messieurs les Conseillers à la Présidence de la République du Niger ;
Monsieur le Secrétaire Exécutif du Conseil Nationale de l’Environnement pour un Développement durable, point focal de l’UNFCCC ;
Madame la Secrétaire Permanente du Centre National de Recherche Agronomique ;
Mesdames et Messieurs les enseignants chercheurs des universités et institutions de recherche ;
Monsieur le Représentant du Directeur de la Météorologie Nationale, point focal du GIEC ;
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil Scientifique du Centre d’Éducation et de Recherche en Santé et Changement Climatique;
Mesdames et Messieurs les représentants du système des Nations Unies ;
Mesdames et Messieurs les représentants des institutions internationales, des acteurs de la Société Civile et des organisations de jeunesse ;
Mesdames et Messieurs,
Chers invités à vos grades et titres respectifs,
Je me réjouis et me félicite de votre présence à cette cérémonie officielle de lancement du volet social du Centre d’Education et de Recherche en Santé et Changement Climatique (CERSCC-Magaria). Votre présence à nos côtés ce matin constitue assurément un témoignage éloquent de votre niveau d’attention accordée à la problématique du changement climatique et de la Santé.
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
Permettez-moi à cet instant solennel de vous faire un bref rappel historique sur le CERSCC-Magaria. Ce centre est la concrétisation d’un rêve qui a longtemps foulé mon esprit.
Quand je parle de rêve, Martin Lutter King me vient à l’esprit lorsqu’il dit « I have dream ! » et que longtemps après lui, ce rêve se réalise. Mais je pense également aux mots d’Elen Johnson Sirleaf, première femme élue au suffrage universel a la tête d’un Etat Africain(Liberia), qui dit je cite : « La taille de vos rêves doit toujours dépasser votre capacité à les réaliser. Si vos rêves ne vous font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands. » Du premier jour de ce rêve, il était évident que mes capacités à le réaliser étaient encore immatures. Cependant, j’avais une vision claire de ce que je voulais pour le monde en général, du combat que je voulais mener pour préserver la terre-terre que nous venons de célébrer ce 22 Avril-mais que nous continuons de polluer et déstabiliser a chaque seconde.
Cette terre refuge de l’humanité qui est aujourd’hui malade sous le poids des activités anthropiques. Les conséquences du réchauffement planétaires nous sont visibles car la terre nous envoie des signaux par les températures extrêmes et les incendies de forêts (comme des signes de fièvre), les inondations (comme la sueur qui essaie de réguler la température).
C’est pourquoi le dernier rapport du Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) de 2023, nous retrace les changements rapides et généralisés qui se sont déjà produit dans l’atmosphère, l’océan, la cryosphere et la biosphere à savoir :
L’élévation a un rythme croissant du niveau moyen de la mer de 0,20 m depuis 1900 et son acidification
La perte de centaine d’espèces végétales et animales qui permettent de réguler notre écosystème (Combien d’espèces les générations futures ne connaitront jamais ? Comment nos systèmes alimentaires déjà fragiles vont supporter de telles pertes ?)
La réduction de la sécurité alimentaire et détérioration de l’approvisionnement en eau (Combien de femmes et enfants dans les zones les plus pauvres de la planète en sont victimes tous les jours ? Et combien continueront de perdre la vie ?)
Les migrations massives et puériles de nos populations vers d’autres continents pour des raisons de pertes de terres cultivables sachant que l’agriculture est l’un des premiers secteurs économiques dans nos régions (Combien de pères, de frères, de fils ont abandonnés leur famille sans aucune certitude même de survie vers des terres hostiles ?)
Les répercussions négatives sur la santé humaine. Je citerai les vagues de chaleur extrême, la malnutrition découlant de la perte des moyens de subsistance, des maladies transmises par des vecteurs, par l’air ou encore par les eaux souilles. Je vous parle de 250 000 cas supplémentaires de décès par an découlant de 4 des maladies climato-sensibles a partir de 2030: le paludisme, la malnutrition, le stress lié a la chaleur et les maladies diarrhéiques. Je vous parle de 20 000 à 30 000 enfants de moins de 15 ans qui perdraient la vie de suite de diarrhées, pour un réchauffement planétaire de 1,5 à 2°C.
Chers Invites,
Ce rapport nous parle aussi de l’injustice pour les communautés vulnérables, qui ont historiquement le moins contribué au changement climatique actuel mais qui sont touches de manières disproportionnées.
En Afrique de l’Ouest, par exemple, la température moyenne à la surface de la terre devrait atteindre ou dépasser 1,5°C de réchauffement par rapport à l’époque préindustrielle à court terme (d’ici 2040).
Ce qui veut dire que le nombre de jours de chaleur potentiellement létale pourrait atteindre 50 à 150 jours par an pour un réchauffement climatique de 1,6°C et 100 à 250 jours par an pour un réchauffement climatique de 2,5°C, avec les augmentations les plus fortes dans les zones côtières. Les enfants nés en Afrique de l’Ouest en 2020 seront, en cas de réchauffement climatique de 1,5°C, exposés à 4 à 6 fois plus de vagues de chaleur au cours de leur vie que ceux nés en 1960.
Du côté de la zone tropicale de l’Afrique de l’Ouest, le risque de mortalité lié à la chaleur est 6 à 9 fois plus élevé que la moyenne des années 1950–2005 à 2°C de réchauffement climatique. Avec l’urbanisation croissante, les villes comme Lagos, Niamey, Kano et Dakar sont particulièrement exposées.
Des taux de mortalité supérieurs à la normale ont déjà été enregistrés les jours de températures élevées au Burkina Faso et au Ghana – le plus souvent du fait des maladies cardiovasculaires. Les maladies respiratoires, les accidents vasculaires cérébraux et les maladies non transmissibles sont également liés à la chaleur.
Enfin, la variabilité et le changement climatiques affectent déjà la santé de dizaines de millions de personnes dans cette région du monde et sur tout le continent, en les exposant à des températures élevées et aux conditions météorologiques extrêmes, ce qui augmente la transmission des maladies infectieuses (avec un degré de confiance élevé) car selon les scénarios de réchauffement climatique à venir, les épidémies devraient s’étendre davantage dans la région du Sahel.
C’est pour dire, mesdames et messieurs, que les chiffres parlent déjà, tous les secteurs socio-économiques sont déjà touchés, la santé humaine au premier plan car d’elle dépend les autres activités de survie. L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions du monde les plus vulnérables du fait de sa situation géographique mais également de la pauvreté. Or ces données sont encore insuffisantes. Ne reflétant pas encore l’étendue des dégâts
avec des disparités mêmes au sein d’un seul pays, elles ne nous permettent pas de comprendre scientifiquement les mécanismes impliques afin de préparer la riposte adéquate et favoriser l’adaptation de nos populations.
Pour répondre à ce besoin crucial de mieux comprendre les différents mécanismes entre la sante et le changement climatique dans nos régions, et faciliter l’accès aux données fiables. Il est nécessaire de mener des recherches scientifiques et notamment par les professionnels de la sante qui sont au premier rang témoin de ces phénomènes climatiques sur la sante. Ces professionnels doivent eux-mêmes être formés et mieux préparés à cette crise sans précédent pour une meilleure résilience.
C’est pourquoi nous avions créé le CERSCC-Magaria. Avec une équipe multidisciplinaire, ce Centre est une entreprise sociale avec pour vocation la formation et recherche scientifique sur les questions liées à la sante et au changement climatique au sahel notamment sur :
Les maladies à transmission vectorielle, hydrique et aérienne
Les pathologies découlant du stress lies à la chaleur et autres évènements climatiques extrêmes
La malnutrition et les désordres métaboliques
Dans le cadre de ses actions, il est prévu dans son axe leadership et plaidoyer l’amorcement d’un mouvement de professionnels de la sante pour le climat sur toute la région du sahel. L’Association Education Recherche en Santé et Changement Climatique du Niger sera donc le projet pilote de cette belle aventure !
C’est, en effet, l’Assemblée Générale constitutive de cette association qui sera dans la deuxième partie du programme de cette journée. Nous avions reçu 109 candidatures pour ce lancement, tous, des professionnels de santé touchés par ces questions. A la suite de présélections inclusives, nous avions établi une liste provisoire de 20 candidats qui passeront l’AG ce jour. Nous leur souhaitons bonne chance !
Mesdames et messieurs, Chers invites
Ce centre est le fruit d’un travail intellectuel et scientifique acharné sur une année dans le programme de leadership en changement climatique conduit par Impulsouth.
Impulsouth est une alliance d’organisations travaillant en collaboration pour accroître les connaissances et les capacités sur l’action climatique dans les pays en développement à travers la coopération Sud-Sud afin de renforcer les engagements du Sud avec l’Accord de Paris d’une manière qui se reflète dans le Bilan mondial 2023. Elle concentre son action dans six pays – République dominicaine, Guatemala, Madagascar, Niger, Ouganda et Zambie.
Il s’agissait d’un programme intensif de 6 mois certifiés par l’Université des Nations Unies suivie d’une incubation de 6 mois et d’une mise en œuvre, phase dans laquelle nous sommes. Sur 84 jeunes des 6 pays susmentionnés, seulement 24 jeunes ont été retenus pour leur excellence et l’impact de leur initiative.
Le CERSCC-Magaria fait partie de ces heureuses initiatives et se veut être un joyau sur les 17 pays du Sahel.
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi enfin de rendre un vibrant hommage à toutes ces personnes physique et morales sans lesquelles ce projet n’aurait peut-être pas vu le jour.
A la Fondation Avina à travers l’initiative d’Impulsouth dont je salue au passage le remarquable travail d’accompagnement de Paula, Nathalia…
A l’Université des Nations Unies,
Au Centre de Recherche International pour le Développement du Canada et Ecuador.
A nos enseignants Pumlani, Gaston et à mes collègues pour les échanges instructifs.
A Madame la Ministre Saratou Garama marraine de cette cérémonie et à travers elle le Ministre de la Santé Publique Monsieur Idi Mainassara pour leur soutien inconditionnel à la réussite de cette initiative.
A l’équipe exécutive et les membres du Conseil Scientifique du CERSCC-Magaria, les volontaires de l’AERSCC qui n’ont ménagés aucun effort pour le succès de cet évènement.
A mes mentors du premier jour qui m’ont éduquée et façonnée pour accomplir de belles choses pour le monde au premier rang desquels mes parents et ma famille pour le sacrifice ;
A toutes ces personnes qui ont cru en ce rêve alors qu’ « il n’était même pas une chose mentionnable », je citerai le Pr Daou Mamane, le Pr Ibrahim Maman Laminou, le Pr Eric Adehossi, Dr Goni Bachir, Dr Maman Manzo, M. Boubacar Kaouge et M. Gaptia Lawan.
Merci à tous ceux qui permettent aux rêves d’éclore, de grandir, d’atteindre les cieux et d’être un parapluie pour nos communautés.
Louanges au Seigneur de l’Univers.
Je vous remercie de votre aimable attention.
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