Maladies à transmission hydriques

Les maladies à transmission hydriques qui verront leur incidence perturbée par le réchauffement planétaire sont les maladies dites diarrhéiques. Il s’agit du Choléra, de l’amibiase, la fièvre typhoïde et les autres gastroentérites ; et de manière plus indirecte, l’insécurité alimentaire source de dénutrition, malnutrition et sous-alimentation.
D’abord, la baisse de la disponibilité en eau douce constitue l’une des plus grandes menaces pour la santé due au changement climatique. Cela réveille des inquiétudes quant à l’augmentation de l’incidence de ces maladies diarrhéiques et autres transmises par l’eau. Cette baisse de la disponibilité ne fera qu’augmenter le problème de sécurité alimentaire et par la même occasion, les problèmes de malnutrition et dénutrition notamment chez les tranches de la population les plus vulnérables. De plus, à ce problème, il faut ajouter que déjà le réchauffement climatique en lui-même aura des impacts importants pour la qualité et la quantité des productions agricoles surtout pour les pays les plus chauds. Au-delà d’un réchauffement de 3°C, les conséquences seront néfastes. En Afrique subsaharienne, la baisse s’établirait à 17 % pour le blé, 15 % pour le sorgho, 10 % pour le mil et 5 % pour le maïs. Or rien ne prouve que les progrès de la technologie et de l’agronomie suffiront à compenser ces chutes de productivité. Surtout que les récoltes risquent d’être localement compromises par la contamination fongique, bactérienne ou virale que favoriseraient inévitablement les nouvelles conditions thermo-hygrométriques[54]. C’est pour cette raison que l’OMS voit dans la malnutrition le premier risque sanitaire lié au changement climatique [55].
Ensuite, les inondations, les crues et les pluies diluviennes dans un contexte de précarité et d’une hygiène de vie défaillante représentent aussi de véritables canaux de contaminations et de propagations de ces maladies. Et ces phénomènes climatiques seront littéralement à la hausse selon la majorité des modèles climatiques dans le monde, principalement celui du GIEC comme nous l’avions vu plus haut[2].
Enfin, il faut le notifier, la mortalité liée à ces maladies est déjà en hausse selon l’OMS qui estime qu’en 2002, 47 000 décès dus aux maladies diarrhéiques étaient déjà attribués au changement climatique. De surcroit, on prévoit d’ici 2030 une augmentation de la charge des maladies diarrhéiques d’environ 2 à 5 % dans les régions à faible revenu [54, 56].

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