Maladies à transmissions vectorielles

 

Pour ce qui est des maladies à transmission vectorielles, bien qu’elles découleraient d’un processus indirectement lié au changement climatique, elles ne sont cependant pas des moindres. Ceci est encore plus vrai pour les pays du tiers monde car ces maladies occupent une place importante dans la santé publique. Il en existe plusieurs types : le paludisme, la dengue, la fièvre de la vallée du Rift, la maladie de Lyme etc.
Pour certaines de ces affections, il s’agirait plutôt d’émergence favorisée par le réchauffement planétaire via les évènements extrêmes. Par exemple, nous avions observé ces dernières années une recrudescence de certaines maladies infectieuses virales transmises par les arthropodes vecteurs, qui n’étaient pas apparues il y a plusieurs années de cela : la fièvre de la vallée du Rift (FVR). C’est l’exemple du Niger, en Aout 2016. Une épidémie de la FVR est apparue dans le Sud-Ouest du pays (région de Tahoua) avec 399 cas suspects humains dont la majorité est constituée d’éleveurs en contact avec des ruminants, 17 cas confirmés au laboratoire et 33 décès (8,27%). Les fortes pluies et ses conséquences (inondations, déplacements des populations dus aux inondations) peuvent en effet, favoriser l’émergence de la maladie [61].
Pour d’autres maladies-les plus répandues d’ailleurs- par leur mode de transmission (c’est-à-dire par le biais de leurs vecteurs dont la survie, la multiplication et la transmission dépendent des conditions géo-climatiques) verront leur taux d’attaque augmenter ou diminuer selon les régions du monde. C’est le cas du paludisme. En effet, les variations des conditions climatiques, comme la température, le régime des précipitations et l’humidité, ont un effet important sur la durée de vie du moustique, sur le développement des parasites du paludisme dans le moustique et, ensuite, sur la transmission de la maladie [62]. Cependant, le lien qui existe entre le paludisme et le changement climatique est plutôt complexe, ce n’est pas qu’une question purement biologique. Il faudrait prendre en compte toutes les interactions, élucider tout le système qui peut rendre ce concept alarmant, dangereux voire morbide ou encore minime et peu crédible, ou tout simplement plausible mais maitrisable.
En effet, beaucoup d’encres a coulé à ce sujet. Selon une modélisation du paludisme, le réchauffement climatique augmentera les taux de transmission de la maladie par le moustique et modifiera la répartition géographique[63]. Alors que certaines études indiquent une recrudescence de la maladie dans les régions endémiques du paludisme [64] ou sa réémergence dans des régions où elle avait été maitrisée ou éradiquée[65], d’autres n’établissent aucun lien entre le paludisme et les changements climatiques[66]. C’est pourquoi nous expliciterons plus en détails le lien entre cette maladie et le changement climatique dans la suite de ce chapitre.

 

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