Dans son résumé à l’intention des décideurs, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique que l’augmentation des concentrations de carbone de dioxyde (CO2) dans l’atmosphère est principalement due à l’utilisation de combustibles fossiles et, dans une moindre mesure mais qui est toutefois importante, aux changements d’affectation des terres.
Le documentaire réalisé par l’ancien Vice-président des États-Unis, Al Gore, Une vérité qui dérange, a également attiré l’attention du public sur le changement climatique et explique comment l’utilisation des combustibles fossiles, comme le charbon, le gaz et le pétrole, a augmenté les quantités de carbone de dioxyde dans l’atmosphère. Le réchauffement climatique peut donner lieu à de graves modifications de l’environnement et avoir des conséquences sur la santé humaine. Il peut également entraíner une élévation du niveau des océans, menaçant les zones côtières et provoquant des modifications des précipitations, augmentant les risques de sécheresse et d’inondations, constituant une menace pour la biodiversité. Les effets sont déjà perceptibles dans des régions comme au Nunavut, au Canada, où les chasseurs inuits font face à des problèmes de survie causés par diminution de l’épaisseur de la couche de glace. L’explorateur Will Steger rend compte des difficultés auxquels les chasseurs de l’íle de Baffin sont confrontés, risquant leur vie pour s’approcher des animaux.
En plus des effets visibles sur les modes de subsistance des populations, le réchauffement climatique risque d’avoir un impact fort et direct sur la santé humaine. Ce sont les régions qui ont le moins contribué au réchauffement climatique qui sont les plus vulnérables aux maladies causées par la hausse des températures et qui risquent de voir le nombre de décès augmenter. Les côtes qui bordent l’Océan Pacifique, l’océan Indien et l’Afrique subsaharienne sont les plus menacées par les effets du réchauffement climatique.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte que le changement climatique est responsable d’au moins 150 000 décès par an, chiffre qui devrait doubler d’ici à 2030. Parmi les conséquences graves dues au réchauffement climatique, on peut citer :
Maladies infectieuses. Selon le GIEC, le réchauffement climatique aura des répercussions sur la santé des populations vivant dans les régions tropicales. En Afrique par exemple, la hausse des températures favorise la prolifération de moustiques et les populations seront davantage exposées à des maladies comme le paludisme, la dengue et d’autres infections transmises par les insectes. Ces effets sont également perçus dans d’autres pays. Des cas de paludisme ont été déclarés aux États-Unis, et le Royaume-Uni a enregistré en 2006 plusieurs cas de la maladie des légionnaires–une infection pulmonaire causée par une bactérie que les scientifiques attribuent au réchauffement climatique. Selon l’OMS, au Royaume-Uni et en Europe, le réchauffement climatique provoquera une augmentation des maladies transmises par les insectes. Les pays comme l’Azerbaïdjan, le Tadjikistan et la Turquie sont probablement déjà des pays à haut risque de paludisme.
Toutefois, la capacité d’adaptation aux changements de température varie d’une région à l’autre. Les sociétés riches peuvent recourir aux avancées technologiques en utilisant par exemple des climatiseurs plus puissants et en construisant des maisons mieux conçues pour bloquer la chaleur. En revanche, les pays en développement manquent non seulement du savoir-faire mais aussi des ressources et des systèmes de santé publique nécessaires pour prévenir ces flambées.
Vagues de chaleur. Les périodes prolongées de températures anormalement élevées peuvent également avoir des effets graves sur les populations vulnérables, comme les personnes âgées et les malades. Cela s’est déjà produit en Europe durant la vague de chaleur de 2003 qui a fait environ 35 000 morts. Dans une étude réalisée par le Hadley Center for Climate Prediction and Research au Royaume-Uni, des scientifiques ont démontré à l’aide de modèles informatiques que les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté l’apparition des vagues de chaleur. Les effets les plus courants sont l’hyperthermie ou coup de chaleur pouvant causer la mort si elle n’est pas traitée. Selon le GIEC, les jours chauds et les nuits chaudes seront plus fréquents.
Perte de la productivité agricole. Le réchauffement climatique peut provoquer des sécheresses qui risquent d’aggraver les conditions de vie des populations, en particulier en Afrique. Selon le Fonds mondial pour la nature, le changement climatique pourrait avoir un impact considérable sur le régime des précipitations, la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en eau de millions de personnes. Selon le rapport du GIEC, d’ici à 2020, 75 à 250 millions de personnes vivant en Afrique n’auront plus accès à un approvisionnement adéquat en eau et seront confrontées à une pénurie alimentaire, avec une baisse de la productivité agricole de l’ordre de 50 %. L’élévation des températures pourrait causer une pénurie alimentaire affectant 130 millions de personnes en Asie et avoir des conséquences graves sur la population africaine.
Asthme et autres maladies respiratoires. Les personnes ayant des problèmes cardiaques sont plus vulnérables à la hausse des températures, en particulier celles qui vivent déjà dans des régions chaudes, car leur système cardiovasculaire doit fonctionner à un niveau de pression plus élevé afin de garder la température du corps à un niveau normal. Les températures élevées augmentent également la concentration d’ozone, ce qui peut endommager le tissu pulmonaire et causer des complications chez les asthmatiques et les personnes souffrant de maladies respiratoires.
Des scientifiques et des activistes écologiques ont souligné que le réchauffement climatique constituait également une menace pour la sécurité nationale, affectant la sécurité alimentaire et favorisant les conflits qui concernent l’accès aux ressources. Lors du débat du Conseil de sécurité de l’ONU consacré à l’énergie, à la sécurité et au climat, la Ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni, Margaret Beckett, a estimé que le réchauffement climatique constituait un risque en matière de sécurité. Malgré l’opposition de certains membres du Conseil, comme la Fédération de Russie et la Chine, elle a fait valoir que l’atteinte aux besoins de base dans les pays pauvres due au changement climatique pouvait augmenter les risques de conflit. De même, le Président ougandais Yoweri Museveni a qualifié le changement climatique d’un « acte d’agression des riches contre les pauvres ».
De nombreux pays ont réalisé la gravité des conséquences, ce qui est un point positif. La Cour suprême des États-Unis a ordonné au gouvernement fédéral de prendre des mesures pour réglementer les émissions de CO2. Des manifestations ont lieu dans de nombreuses villes américaines, comme Boston et New York, afin d’inciter le gouvernement à réduire de 80 % les émissions de carbone de dioxyde d’ici à 2050. Aux États-Unis, 1 300 événements ont été organisés sous la banderole de l’association « Step It Up 2007 ». En Australie, les habitants et les entreprises de Sydney ont éteint les lumières, un geste pour attirer l’attention sur le réchauffement climatique. De même, les entreprises comprennent la nécessité de mettre en œuvre des mesures respectueuses de l’environnement. Le groupe de boissons mondial PepsiCo a annoncé son intention d’acheter un milliard de kWh de crédits d’énergie renouvelable sur les trois prochaines années. Toutefois, la réduction des effets du réchauffement climatique ne pourra pas avoir lieu sans l’engagement des pays qui émettent la plus grande quantité de gaz à effet de serre.
Source: Chronique ONU
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